Le musée imaginaire (9). Armand Queyroy

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La gravure, par le biais de l’impression lithographique, fut le principal vecteur de diffusion de l’image de Carnac au 19ème siècle, dans les revues érudites ou la presse grand public. Ce sont des centaines de graveurs qui se sont affrontés à l’exercice, dont Mathurin Louis Armand Queyroy dit Armand Queyroy (Vendômes, 1830 – 1893, Moulins), un aquafortiste de génie.

Élève de Évariste-Vital Luminais (1821-1896), il va produire des eaux fortes de 1862 à 1886. Il les expose pour la première fois au Salon de Paris en 1863. Il eut un immense succès de son vivant, et ses critiques sont souvent élogieuses, par exemple : « Vous avez un talent vrai et fin, le coup d’œil qui saisit le style, la touche ferme, agile et forte, beaucoup d’esprit dans le burin et beaucoup de naïveté, et ce don rare de la lumière dans l’ombre. Ce qui me frappe et me charme dans vos eaux-fortes, c’est le grand jour, la gaîté, l’aspect souriant, cette joie du commencement qui est toute la grâce du matin. Vos planches semblent baignées d’aurore. » C’est Victor Hugo qui écrit… On a connu pire comme forme de reconnaissance !

Ce Menhirs de Meneck (1862) est donc une de ces premières créations. Cette scène pastorale, nous permet de saisir déjà sa maîtrise de l’espace et de la lumière, qui va être sa marque de fabrique. Exécutée sous les presses d’Auguste Delâtre (1822-1907), cette estampe à l’eau-forte est une des toutes premières impressions de la Sociétés des Aquafortistes, qui vient juste d’être créé à Paris par Alfred Cadart (1828-1875). Elle participe du renouveau de la gravure créative sous le Second Empire.

La Société des Aqua-fortistes est une importante publication dont la parution commence en septembre 1862 et se poursuit pendant 5 ans (1862-1867). Les 5 volumes contiennent au total 300 planches exécutées par 133 artistes, à raison de 5 planches par mois, publiée de septembre à août.

Sur ce total, seules deux planches se rapportent aux mégalithes. La planche n° 17, présentée ci-dessus est livrée en décembre 1862. La planche n° 47, livrée en Juin 1863, représente le Dolmen de Locmariaker et est l’œuvre de Léon Gaucherel (1816-1886), pour le dessin et la gravure1. Il semble que dans la société des aquafortistes, il n’y ait pas de dichotomie entre la fonction de dessinateur et le graveur. Un seul artiste réalise le tout.

Cyrille Chaigneau et Philippe Le Port pour Les Vaisseaux de Pierres

Notes

  1. https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr/lecon-de-chose-le-graveur-lith-et-le-dessinateur-del/ ↩︎

Pour citer cet article : Chaigneau C., Le Port P., 2023. “Le musée imaginaire (9). Armand Queyroy)”. Dans : Les Vaisseaux de Pierres. Exploration des imaginaires autour et sur les mégalithes de Carnac et d’ailleurs, mis en ligne le 6 mars 2023.- https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr/, consulté le : …

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