Pourquoi les Gaulois sont-ils si rares au Cinéma ? Les historiens du 7ème art dénombrent moins d’une cinquantaine de film qui leurs sont consacré à partir de 1906, Maigre production qi marque le peu d’intérêt du cinéma pour le sujet. Et c’est le cinéma italien qui les montrent le plus, sans beaucoup de complaisance, cela va sans dire.
Si les Gaulois inondent l’imaginaire collectif de la 3ème République, les Gaulois restent mal connus par l’archéologie, les traces laissées dans le paysages sont pour ainsi dire inexistantes ou indéchiffrables pour l’époque… Pour autant, les productions françaises dans années 1900-1910 vont s’inspirer de cet imaginaire collectif, né du Romantisme philoceltique, voire celtomane, de la première moitié du 19ème siècle (Norma de Bellini, Les Martyrs de Châteaubriant) puis largement diffusé par la lithographie et les feuilletons et romans populaires à partir de 1845, pour proposer des scènettes horrifiques mettant en images des druides sacrificateurs. Tous ces films sont aujourd’hui perdus et ne sont connus que par une photo de plateau, une affiche ou un décor peint. De cette production se démarque le Vercingétorix de Candido de Faria pour les studio Pathé en 1909, film présentant une véritable ambition historique.
De fait, le cinéma français n’est pas spécialiste des films d’action. Il faut attendre la vague « péplumesque » des années ’60 en Italie, pour voir des Gaulois figurer en bonnes places dans des productions de séries B, principalement tournées en Italie, dans les studios Cinecittà, puis dans toute l’Europe méridionale, Grèce et Yougoslavie comprises. Très à la mode dans les années 1960, ces films historiques à grand spectacle situé dans l’antiquité, alternative européenne au western, nous offre tous les re-traitements possibles et imaginables de la conquête des Gaules par Jules César.
Les péplums ont souvent plusieurs titres, leurs réalisateurs italiens sont affublés de pseudonymes à consonance américaine. Une constante de ces petits films d’action des sixties : une recherche historique a minima voire inexistante (Gaulois affublés de tenue de Huns ou de Tartares, héros des précédents tournages), et une structure du récit proche du western, où les tribus gauloises sont assimilées aux Indiens (il y a pas plus de sympathie que pour les Peaux-Rouges de la part des scénaristes).
Outre la série de dessins animés des aventures d’Astérix le Gaulois qui rencontrent le succès dès 1967, il faudra ensuite attendre les années 70-80 pour voir, en France, quelques panouilles érotico-parodiques indéfendables (Les Gauloises Bleues, de Jean Jabely, sortie en 19881), s’appuyant sur le succès mondial de la bande dessinée de Goscinny et Uderzo, jusqu’au navet absolu et pitoyable de Jacques Dorffman en 2001 : Vercingétorix, la légende du druide roi, avec Christophe Lambert dans le rôle-titre2 !!! A côté, il faut absolument mentionner Deux Romains en Gaule, la première adaptation à la télévision française des aventures d’Astérix par une certain Pierre Tchernia, monsieur cinéma lui-même et avec un casting 5 étoiles…
Notons enfin que les amours tragiques du Romain Pollion et de la Druidesse Norma (dans le rôle titre) contés dans l’opéra magistral de Bellini créé en 18313, ont été adapté 8 fois au cinéma.
Petit inventaire qui s’arrête aux années 1980, pour nous éviter de parler du pire !
1906 : Les Druides de Alice Guy
Ce court métrage d’Alice Guy, la première réalisatrice de l’histoire du cinéma est aujourd’hui perdu.
Seul témoignage de ce film, une photographie, malheureusement non sourcée, est proposé sur le site Internet « Le grimh / groupe de réflexion sur l’image dans la monde hispanique4)

Fiche technique
- Titre original : Les Druides
- Genre : Court métrage / Drame
- Pays : France
- Réalisatrice : Alice Guy
- Scénariste : Louis Feuillade
- Métrage : 96 mètres
- Format : 1.33 : 1 – Noir & blanc – Muet
- Sortie : février 1906
- Société de production : S.E.G. – Société des Établissements L. Gaumont (n° 1350 du catalogue Gaumont)
- Affiche : Inconnue
1906 : La Fée Carabosse ou le Poignard fatal de Georges Mélies

Film muet de Georges Méliès de 12 minutes sorti en 1906. Un jeune troubadour consulte la Fée Carabosse pour connaître son avenir. Celle-ci lui montre la vision d’une princesse prisonnière dans un château. Pour aller la délivrer, elle lui propose un talisman magique. Au moment de payer, le troubadour trompe la fée en lui donnant un sac rempli de sable. Elle jure de se venger…
Le métrage mets en scène un druide dans un décor de menhirs et dolmens…
Nous avons consacré un article complet sur le film de Méliès dans le blog des Vaisseaux de Pierres : https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr/prehistoire-du-cinema-la-fee-carabosse-de-georges-melies/
Fiche technique :
- Titre alternatif : The Witch (Etats-Unis)
- Genres : Court-métrage ; fantastique
- Réalisateur : Georges Méliès
- Durée : 12 minutes
- Métrage : 236 mètres
- Date de sortie : 20 décembre 1906 (États-Unis)
- Pays d’origine : France
- Langues : Film muet
- Couleur : Noir & blanc colorisé
- Proportions de l’image : 1.33 : 1
- Lieux de tournage : Studios de Montreuil, Seine-Saint-Denis, France
- Société de production : Star-Film
1908 : Les Druides : un sacrifice humain (500 ans avant J.-C.), / La civilisation à travers les âges de Georges Méliès
À la mort de Georges Méliès (1861-1938), la plupart de ses films avaient disparu, lui-même ayant brûlé son stock de Montreuil. Sur les 600 films qu’il réalisa en 17 ans d’activité (de 1896 à 1913), moins de 200 ont été retrouvés et restaurés… travail entamé dès la mort du cinéaste-magicien par Henri Langlois, créateur de la Cinémathèque française.

La civilisation à travers les âges, sorti aux États-Unis sous le titre Humanity Through Ages est un film dramatique historique réalisé par Georges Méliès début 1908. Le catalogue de la Star Film Company, la société de Méliès le signale comme sa première production de 1908 (n° 1050-1065). Aux États-Unis, le film a été enregistré pour le droit d’auteur américain à la Bibliothèque du Congrès le 7 février 1908. Le film est aujourd’hui présumé perdu.
Le film est un récit en onze tableaux retraçant la brutalité de l’humanité du premier crime de Caïn sur Abel jusqu’à la Convention de La Haye de 1907, en passant par les (fantasmatiques !) sacrifices humains pratiqués par les druides, Néron et Locusta essayant leurs poisons sur les esclaves, la persécution des chrétiens dans l’Empire romain, les piloris du Moyen-Âge, le gibet de Montfaucon, les chambres de torture de l’Inquisition, les bandits de grands chemins sous Louis XIII, ou, actualités de l’époque oblige, une bataille entre « Apaches » dans les rues de Paris.
L’épisode de La Haye se termine dans le chaos, les délégués, réunis pour limiter le pouvoir des armées, s’attaquant les uns les autres. Très pessimiste, le film se termine par une onzième et dernière scène intitulée « Triomphe » où un Ange de la Destruction plane au-dessus d’un champ de bataille couvert de soldats morts et blessés… Prémonitoire, nous sommes en 1908 ! Historien fantaisiste.
Le deuxième tableau qui nous intéresse ici, d’une longueur de 320 mètres, s’intitule : Les Druides : un sacrifice humain. 500 ans avant Jésus-Christ. Après avoir cueilli le gui sacré, les druides invoquent la protection divine en immolant, sur la table d’un dolmen, une victime sous les chênes séculaires de Bretagne.
On ne connaît ce film que par quelques photos de plateau servant à la promotion… dont celle-ci. Devant des toiles peintes, des officiants à la barbe vénérable et vestales au charme certain s’apprêtant à retirer la vie à un malheureux à demi-nu, étendu sur une pierre sacrificielle, un dolmen. Cette scène fait suite à un prologue plus joyaux montrant la cueillette du gui. Méliès, acteur, y apparait en druide sacrificateur (on le retrouvera plus loin en juge de l’Inquisition espagnole). Méliès, producteur et réalisateur ne fait que reprendre ici une image archétypale des Gaulois, véhiculée depuis le début 19ème siècle et largement reprise dans les manuels scolaires de la IIIe République.
Il est probable que, comme souvent chez Méliès, l’intégralité des acteurs concernés aient été figurants à l’Opéra-Comique ou aux Folies-Bergère, intermittents d’alors, arrondissant leurs maigres cachets par une virée diurne aux studios de Montreuil
En historien fantaisiste, Méliès s’offre, avec ce film qui contraste brutalement avec le reste de son œuvre, un commentaire désabusé sur les « bienfaits » de la civilisation. Les historiens du cinéma Paul Hammond et John Frazer ont noté que le ton très sérieux du film, très inhabituel pour Méliès, s’inscrit dans un contexte d’intense pression commerciale de la part de ses concurrents, et vient en réponse à des films historiques à gros succès tels que Les Derniers Jours de Pompéi, sorti peu de temps avant.
Selon Jay Leyda, autre historienne du cinéma, le film fit sensation lors de sa sortie en Russie et le fils de Méliès, André, rapportait que La civilisation à travers les âges était sans doute le film dont son père était le plus fier !
1909 : L’Apôtre des Gaules
Nous ne connaissons ce film produit par les Films Lux5 que par la recension que l’on en trouve dans la revue Ciné-Journal (Anonyme 1909, p. 8-9, 10)6.
« Vaincus par les légions de César, les guerriers gaulois ont suivi leurs Druides et leurs Prêtresses dans les vieille forêts de chênes où croît le gui sacré. / La fille du Grand Prêtre est aimée d’un jeune Romain et les deux jeunes gens doivent s’épouser, mais pressé d’adorer les dieux de sa fiancée, l’étranger, qui est chrétien, refuse et s’emporte jusqu’à profaner les autels. / Le peuple furieux s’empare de lui et décide qu’il sera égorgé pour effacer L’outrage. / Or, voici que survient un voyageur au visage amaigri, à la barbe longue et blanche. Prêtre du Christ, il est venu répandre dans les Gaules la religion nouvelle. D’un geste, il arrête le bras du bourreau et fait surseoir à l’horrible sacrifice. Les prêtres et les guerriers surpris, dominés par la divine parole, se prosternent, car son front s’est auréolé d’une lumière resplendissante. On délivre la victime que le prêtre rend à sa fiancée radieuse. »

La film était composé de 8 tableaux : 1° L’Apôtre des Gaules. — 2° La Fille du Grand Prêtre. — 3° Le Gui Sacré. — 4° L’Apôtre. — 5° Les Esclaves sont tes Frères. — 6° Je n’adorerai pas l’idole. — 7° Jugement du sacrilège. — 8° L’autel du sacrifice.
Au vu de cette description, il est vraisemblable que « l’autel du sacrifique » n’était pas autre chose qu’un dolmen.
Fiche technique
- Titre original : L’Apôtre des Gaules
- Genre : Drame
- Pays : France
- Réalisateur : Anonyme
- Métrage : 160 mètres
- Format : Noir et blanc
- Sortie : 1909
- Société de production : Films Lux
- Affiche : Il a existé une affiche (cf fig. supra).
1909 : Vercingétorix8
Produit par Charles Pathé en 1909, Ce court-métrage muet en noir et blanc (avec des scènes coloriées) met en scène Vercingétorix, chef de la résistance gauloise contre César en 52 av. n.-è., dans une sorte de Romance
Une princesse gauloise offre sa coupe à Vercingétorix, ce qui chez les Gaulois équivaut à une demande en mariage. Le rival éconduit le provoque en duel. Vercingétorix le désarme et le laisse en vie. Le traître ouvre les portes d’Alésia, permettant la victoire des armées de César et le chef arverne fini étranglé dans sa prison romaine sous les yeux de sa fiancée.

Plusieurs revue nous relatent l’intrigue du film qui vient de sortir aux États-Unis sous le titre : « Vercingetorix. Gaul’s Hero), par exemple le mensuel américain Moving Picture World, n° 14 du 3 avril 1909 (Anonyme 1909b, p. 414, 416) :
VERCINGETORIX — GAUL’S HERO.— The subject of this beautifully colored picture is the great Gaulish chieftain. Vrrcingetorix, of the tribe of Arverni. He was a powerful adversary of Caesar and was continually perpetrating hostilities against the mighty monarch. In the first view Gaul’s hero is seen anions his own people, who honor and respect him for his valiant deeds. Many times has he led them in battle against the Romans, and each time has he come out victorious. Now. however, after a long siege, we see the brave Gaul shut up in Uesia where Caesar’s army, after a prolonged battle, eventually capture the powerful fortress and take Vercingetorix a prisoner. The latter is led before his hated enemy, Caesar, where he surrenders and instead of being extended the usual conrtesy that is due to the vanquished. Caesar has his prisoner hound in chains and keeps him captive in the camp, where Vcrcingetorix is compelled to witness many ghastly deeds perpetrated against his own people. In one scene he is led into the great arena, where he is forced to witness Caesar enter in triumph and in full power, while he is thrown to the ground like an animal and made to bear the jeers of the vast multitude. Finally when Caesar feels that he has tortured his prisoner quite enough and wishing to be rid of him. he sends two powerful men to the cell, where Vercingetorix is confined, ans, in the presence of his wife, who is fighting for his liberty, the great chieftain is strangled ti death9.
Résumons : après un long siège, le courageux Gaulois est enfermé à Alésia, où l’armée de César finit par s’emparer de la puissante forteresse et fait prisonnier Vercingétorix. Ce dernier est conduit devant son ennemi juré. Au lieu de bénéficier de la courtoisie habituelle due aux vaincus, César fait enchaîner son prisonnier et le retient captif dans le camp, où Vercingétorix est contraint d’assister à de nombreux exactions perpétrées contre son peuple. Il est conduit dans l’arène où il assiste à l’entrée triomphale de César, tandis qu’il est jeté à terre comme un animal et soumis aux huées de la foule. Finalement, César estimant avoir suffisamment humilié son prisonnier, envoie deux hommes forts dans la cellule de Vercingétorix, qui l’étrangle devant les yeux de sa femme.
Malheureusement, le film reste aujourd’hui invisible, probablement perdu. Seules cinq photos colorisées promotionnelles ont été publiée au format carte postale par Pathé et les éditions du Croissant en 1909, permettent de capter quelques scènes du film : une séquence de bataille entre Gaulois et Romains avec, en amorce, un Vercingétorix imperturbable sur son cheval ; deux autres séquences avec Vercingétorix face à César dans un camp de soldats romains). Ces photo témoignent d’une production d’envergure avec un grand nombre de costumes et un travail important sur certains décors (camp romain et Colisée).





Le film met la défaite d’Alésia sur le compte d’une trahison qui, si elle est pure invention, peut être considérée comme une ellipse pour signaliser la division des Gaulois rapportée par César. La violence du film, notamment la scène finale de l’étranglement, choqua les spectateurs, notamment outre Atlantique, où le film fut exporté. Le destin du chef gaulois est donc prétexte à un film coup de poing.
Fiche technique
- Titre alternatif : Vercingetorix, Gaul’s hero (Etats-Unis)
- Genre : Reconstitution historique / Drame
- Pays : France
- Réalisateur : Anonyme (Candido de Faria ?)
- Métrage : 220 mètres dont 170 mètres en couleurs (durée : 10 minutes) / 639 feet.
- Format : Noir et blanc colorisé — 35 mm — 1,33:1 — Muet
- Sortie : 8 janvier 1909 (France, première projection au Cirque d’Hiver de Paris10) / 5 avril 1909 (Etats-Unis)
- Société de production : Studios Pathé, nº 2626 / Société de distribution : Pathé Frères
- Affiche : Candido de Faria11
1910 : L’Honneur de la Gaule
Film dont nous ne savons rien, qui met en scène la lutte d’un Vercingétorix contre un certain Vitellius (FR – 1910).
Fiche technique
- Titre alternatif : L’honneur du Gaulois
- Genre :
- Pays : France
- Réalisateur : Anonyme
- Métrage :
- Format :
- Sortie :
- Société de production :
- Affiche : Inconnue
1911-1912 : Au Temps des Gaules / Au Temps de Druides de Gaston Velle
La Bibliothèque Nationale de France conserve dans ses fonds, cinq pages dactylographiées du scénario d’un film intitulé Au temps des Gaules, réalisé en 1911 par Gaston Velle (1868-1953), et déposé pour le dépôt légal en 1911, par la compagnie Pathé Frères, productrice du film12.





Or la même Bibliothèque Nationale de France conserve par ailleurs



Ce tapuscrit est accompagné de deux bandes de pellicule dont l’agrandissement nous a permis d’extraire l’image suivante.

La scène que l’on découvre correspond exactement au 4ème tableau du scénario déposé en 1911 : « Le centurion arrive tenant la jeune fille enlacée, ils vont s’assoir sur un rocher, mais tout à coup surgissent quelques femmes gauloises…. ». Sachant qu’au tableau 2, il est précisé : » (…) Gisèle apparaît portant une amphore (…) » (cf. supra).
Il y a donc peu de doute qu’il ne s’agisse d’un seul et même film, scénarisé en 1911 et sorti sur les écran en 1912 avec quelques ajustement, en particulier des noms de personnage plus « antiques ». Gisièle devenue Dia est interprétée par la commédienne belge Berthe Bovy (1887-1977), alors agée de 25 ans., tandis que l’acteur belge aussi Charles-Jules Flasschoen (dit Castillan) (1875-après 1938)15 campe le centurion Vinicius (plus banalement baptisé Julius dans le scénario original). Pour la petite histoire, Flasschoen était antiquaire (et archéologue) en parallèle de son activité artistique.
Le scénario reprend donc la trame du document déposé à la BNF (cf. supra). La Gaule vient d’être envahi. Les druides appellent la colère de leurs dieux sur les Romains. Irrités, les vainqueurs veulent empêcher la cérémonie de la cueillette du gui mais le centurion Vinicius les y autorise. Il vient de tombé amoureux de Dia, la fille du chef des druides. L’idylle est bientôt découverte par des compagnes qui vont au camp répandre le bruit du déshonneur de la jeune prêtresse. Arrêtée par les Gaulois après un sanglant combat où Vinicius est blessé, Dia comparaît devant le conseil des druides. Accusée de trahison et malgré l’intervention de son père, la jeune fille est promise à une mort certaine quand Vinicius apparaît et parvient de justesse à arracher Dia et son père à leur funeste sort.
Une photo de tournage du film a été vendue en enchères publiques en 2021 par la maison AuctionArt Rémy Le Fur & Associés à Paris (Rregard sur le cinéma muet en France. Photographies, 1900-1929. Collection Philippe Legendre)16.
Cette photo a été prise fiévreusement dans l’effervescence du tournage et en marge de celui-ci, en extérieur. Elle fut probablement réalisées par un photographe-opérateur qui, à l’époque, assuraient par nature les deux compétences.
Sa qualité est exceptionnelle. Les prises de vues des photographes-opérateurs du muet étaient élaborées à l’aide de chambres photographiques. L’essentiel de leurs tirages était effectué sans agrandissement, par contact, à partir de plaques de verre négatives de 13×18 cm ou plus. Les performances obtenues par ce protocole ne peuvent soutenir la comparaison avec les tirages incertains, nommés « photogrammes », agrandis à partir de pellicule cinématographique 35 mm.
En compare les deux photos, nulle doute qu’il ne s’agisse de la même actrice, à savoir Quand au centurion

Il semble que l’année 1912 marque le terme de la carrière de réalisateur de Gaston Velle, qui avait réalisé l’année précédente, toujours pour Pathé, un péplum : Au temps des Pharaons.
Quel regret que ce film ait aujourd’hui disparu, comme ont aujourd’hui disparu les dolmens de Keravel à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), où cette scène a été tournée. Pourtant choyés des antiquaires, des artistes et des cartophiles, ils furent détruits par leur propriétaire pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Fiche technique :
- Titre alternatif : Au temps des Gaules (scénario remis au dépôt légal en 1911)
- Genre : Scène dramatique
- Pays : France
- Réalisateur : Gaston Velle (1868-1953)
- Métrage : 200 mètres de film dont 176 en couleur
- Sortie : Omnia Pathé, Paris, du 14 au 20 juin 1912
- Société de production : Pathé frères, nº 4883
- Édition : Pathé frères
- Distribution : Charles Jules Castillan (pseudonyme de Charles-Jules Flasschoen) (Vinicius), Louis Ravet, Berthe Bovy (Dia ?), Jean Jacquinet, Armand Hauterive, Jacques Normand, etc.
- Affiche : Inconnue
- Annoncé dans Ciné-Journal n° 198, 8.6.1912 / Sujet dans le Bulletin Pathé n° 18
1914 : Caio Giulio Cesare de Enrico Guazzoni
Ce film muet en noir et blanc s’inspire de l’œuvre éponyme de William Shakespeare qui relate notamment la conspiration contre Jules César, son assassinat et ses conséquences.
L’ambition croissante de Jules César est source de préoccupation pour son cher ami Brutus. Cassius convainc Brutus à participer à son complot pour assassiner César, mais ils ont tous les deux gravement sous-évalué Marc-Antoine.

Bruto Castellani (interprète d’Ursus dans Quo Vadis, 1912 et 1924), campe le jeune chef arverne, mais non pas le héros adulescens que décrit César, mais un vrai colosse d’âge mûr. Dans ce film les peuples gaulois sont littéralement laminées par la puissance romaine.
Fiche technique :
- Titre original : Giulio Cesare
- Titre alternatif : La Conspiration de Jules César (France) ; (Gaius) Julius Caesar (Etats-Unis) ; (Cayo) Julio César (Espagne) ; (Caio) Júlio César (Portugal)
- Pays : Italie
- Durée : 1h51
- Format : Noir et blanc – 1,33:1 – 35 mm – Muet
- Longueur de pellicule : 2 234 m (Italie)
- Genre : Historique et péplum:
- Date de sortie : novembre 1914 (Italie) ; octobre 1914 (Etats-Unis) ; 21 février 1916 (Espagne) ; 31 juillet 1925 (Portugal)
- Réalisateur : Enrico Guazzoni
- Producteur : Enrico Guazzoni
- Scipt : Raffaele Giovagnoli d’après William Shakespeare
- Distribution : Amleto Novelli (Jules César) ; Bruto Castellani (Vercingetorix) ; Irene Mattalia (Servilia) ; Ignazio Lupi (Pompée) ; Augusto Mastripietri (Caton) ; Antonio Nazzari (le jeune Brutus) ; Gianna Terribili-Gonzales (Tertulia) ; Ruffo Geri (Brutus) ; Orlando Ricci (Marc-Antoine)
- Société de production : Società Italiana Cines
- Société de distribution : Società Italiana Cines
1927 : Baodicea de Sinclair Hill
Boadicea est un film britannique réalisé par Sinclair Hill (1894-1945), sorti en 1927. Il narre la rébellion de la reine Baodicée, interprétée par l’actrice britannique Phyllis Neilson-Terry (1892-1977) contre l’invasion romaine de la Bretagne, au 1er siècle de notre ère.
Ici par de Gaulois, mais des Icènes, un peuple britonnique, et pas de mégalithes non plus, la figure de Baodicée ayant très peu été associée à des monuments préhistorique (on ne connais qu’une gravure du 19ème siècle).

Baodiceau fut un des dernier grands films du cinéma muet britannique.
L’épopée de Boadicée a fait l’objet de plusieurs longs-métrages. Outre le film de 1927, la reine des Icenes a notamment été interprétée par : Alex Kingston dans le film Boudica (diffusé en français sous le titre Légions : Les Guerriers de Rome) en 2003 ; Olga Kurylenko dans le film Boudica, réalisé par Jesse V. Johnson sorti en 2023. Par ailleurs l’épopée de Boadicée a inspiré le film Viking Queen réalisé pour la Hammer film par Don Chaffay en 1967 (cf infra.)
Boadicée apparaît également plusieurs fois à la télévision, comme dans la série télévisée Warrior Queen en 1978, où elle est interprétée par l’actrice Siân Phillips. Elle apparaît aussi par exemple dans l’épisode 4 de la saison 3 de Xéna, la Guerrière, sous les traits de l’actrice néo-zélandaise Jennifer Ward-Lealand. Enfin l’épopée de Boadicée a inspiré la reine rebelle Antedia, incarnée par Zoë Wanamaker dans la série Britannia.
Dans la série de romans de fantasy Le Trône de fer, le personnage de Daenerys Targaryen est inspiré de la reine Boadicée[24]. Tout comme cette dernière, Daenerys nourrit une profonde haine pour l’esclavage. Ayant rassemblé une puissante armée, elle s’empare de la ville d’Astapor, libère les esclaves et ordonne de tuer leurs maîtres. À l’image de Boadicée, elle se montre impitoyable, n’hésitant pas à brûler les villes qui lui résistent et à massacrer ses habitants. Au cours de leur campagne, les forces de Boadicée ont en effet brûlé certaines villes, comme Camulodunum (Colchester), Londinium (Londres) et Verulamium (St Albans). Dans Le Trône de fer, Daenerys fait de même en utilisant un dragon pour brûler la ville de Port-Réal, et par là-même ses habitants et soldats.
Fiche technique :
- Titre original : Baodicea
- Titre alternatif : Boadicée
- Pays : Royaume-Uni
- Longueur de pellicule : 2 564 mètres
- Durée :
- Format : Noir et blanc — 35 mm — 1,33:1 — Film muet
- Genre : Film biographique
- Date de sortie : 5 septembre 1927 (Royaume-Uni)
- Réalisateur : Sinclair Hill
- Assistant réalisateur : Victor Peers
- Scénario : Sinclair Hill, Anthony Asquith
- Montage : Anthony Asquith
- Décors : Walter Murton
- Photographie : Jack Parker
- Maquillage : Anthony Asquith
- Cascades : Anthony Asquith
- Producteur : H. Bruce Woolfe
- Distribution : Phyllis Neilson-Terry (La reine Boadicée) ; Lillian Hall-Davis (Emmelyn) ; Clifford McLaglen (Marcus) ; Sybil Rhoda (Blondicca) ; Fred Raynham (Badwallon) ; Clifford Heatherley (Catus Decianus) ; Humberston Wright (Prasutagus) ; Edward O’Neill (Caradoc) ; Cyril McLaglen (Madoc) ; Roy Raymond (Burrus) ; Wally Patch (Officer in Roman Army, non crédité).
- Société de production : British Instructional Films
- Société de distribution : New Era
1931 : César chez les Gaulois de René Clément

Court métrage d’animation du tout jeune René Clément, 18 ans en 1931, réalisé pour le plaisir avec son père Maurice, décorateur de cinéma17.
Pendant que le gardien du musée somnole, une bataille s’engage entre Jules César et Vercingétorix, ramenés à la vie par la maladresse de deux enfants. Toutes leurs troupes se réveillent et prennent le train pour Alésia. Après de rudes combats, les Romains finissent par l’emporter, une nouvelle fois, mais Vercingétorix, en se rendant, jette ses armes sur César qui est blessé. Tous sont ramenés au musée dans un piètre état et remis sur leurs piédestals.
Film restauré numériquement en 2017, grâce à la Fondation René Clément et à Johanna Clément, d’après les négatifs originaux image et son conservés à la Cinémathèque française, ainsi que des éléments intermédiaires de sécurité issus des collections du CNC. Du fait de la décomposition de certaines parties des supports nitrate d’origine, une copie 16 mm inversible a été utilisée pour remonter les parties endommagées de l’image. Le son a été restauré pour la première fois depuis la sortie du film, projeté vraisemblablement jusqu’à présent en version muette. La bande sonore reste malheureusement incomplète en raison de la dégradation très avancée du nitrate original.
Fiche technique :
- Titre original : César chez les Gaulois
- Titre alternatif :
- Pays : France
- Genre : dessin animé
- Réalisation : René Clément et Maurice Clément
- Scénario : Léon Caillet
- Animation : René Clément
- Musique : Guido Curti
- Format : noir et blanc — 35 mm — 1,37:1 — son Mono
- Durée : 11 minutes
- Date de sortie : 1931 (France)
1961 : Le vergini di Roma de Carlo Ludovico Bragaglia et Vittorio Cottafavi




Au VIe siècle av. J.-C., Rome est assiégée par les Étrusques et leurs alliés, des soldats grecs ainsi que des Gaulois menés par Drusco. Porsenna, le chef des Étrusques, accorde une trêve à Rome à condition que la cité lui remette mille otages en garantie. Drusco, attiré par Clélie qui est à la tête d’un bataillon de courageuses Romaines, exige que ces femmes fassent partie des otages. Lucille, la fille de Porsenna, exhorte les Grecs à détruire Rome. Elle décharge les Gaulois de la surveillance des prisonnières et, dès qu’ils sont partis en expédition, elle enivre les Étrusques pour les inciter à abattre les otages. Clélie et ses compagnes réussissent à s’échapper, ce qui met fin à la trêve et déclenche l’attaque des Étrusques. Malgré la ruse de Clélie et de ses guerrières qui empruntent les égouts souterrains pour surprendre l’ennemi par l’arrière, les Étrusques sont vainqueurs. Mais Drusco intervient pour que la paix soit proclamée et demande à Clélie de l’épouser.
La vaillante Clélie, captive de l’Étrusque Porsenna, tombe amoureuse du beau Druscus (incarné par Louis Jourdan), chef Gaulois de la cavalerie celtique du roi. Jolie bluette pour midinette.
Fiche technique :
- Titre original : Le vergini di Roma
- Titre alternatif : Les vierges de Rome (France)
- Pays : France – Italie – Yougoslavie
- Genre : Film dramatique, Film d’aventure, péplum
- Réalisation : Carlo Ludovico Bragaglia, Vittorio Cottafavi
- Scénaristes : Luigi Emmanuele, Léo Joannon et Pierre O’Connell d’après une histoire de Luigi Emmanuele et Gaetano Loffredo
- Direction artistique : Kosta Krivokapic, Raymond Gabutti
- Décors : Jean d’Eaubonne, Miomir Denic
- Costumes : Piero Sadun
- Maquillages : Hagop Arakelian, Louis Bonnemaison
- Photographie : Marc Fossard
- Son : Pierre Goumy, Fernand Janisse
- Montage : René Le Hénaff, Michel Leroy
- Musique : Marcel Landowski
- Format : Louis Jourdan (Drusco) ; Sylvia Syms (Clélie) ; Jean Chevrier (Porsenna, le chef des Étrusques) ; Nicole Courcel (Lucille, la fille de Porsenna) ; Ettore Manni (Horatius Coclès) ; Paola Falchi (Aurélie) ; Renaud Mary (Stravos) ; Michel Piccoli (le consul Publius Valerius Publicola) ; Corrado Pani (Caius Mucius Scaevola) ; Nicolas Vogel (Rasmal) ; María Luisa Rolando (une dame romaine) ; Carlo Giustini (Bruto) ; Jacques Dufilho (le cuisinier)
- Durée : 99 minutes
- Date de sortie : 24 mars 1961 (Italie) ; 24 mai 1961 (France)
- Distribution :
- Société de production : Cine-Italia Film (Italie), Critérion Film (France), Régina Production (France), CFS Kosutnjak (Yougoslavie), UFUS (Yougoslavie)
- Société de distribution : United Artists
- Lieu de tournage : Studios : Cinecittà (Italie)
- Affiche : Jean Mascii (France)
1961 : La Schiava di Roma de Sergio Grieco et Franco Prosperi




Le film raconte les efforts d’un centurion romain pour venir à bout d’un chef gaulois. La Guerre des Gaules fait rage. Certains Gaulois, tel le chef Marcos, désirent signer un traité de paix avec Rome, mais d’autres, tel Lycircos, prônent la lutte sans merci et n’hésite pas à le tuer. Les Romains conduits par le tribun Marcus Valere et le centurion Claudio sont charges de le punir. Pendant un combat ils font prisonnière Antea, la fille de Marcos. Marcus, aidé par Antéa qui s’est éprise de lui, parvient à écraser les hordes du Gaulois.
Une patrouille de cavaliers romains mène une action de retardement pour empêcher une armée de secours gauloise de rallier Alésia ; le film finit au son du clairon – Gary Owen « rewrité » trompettes thébaines ! – accompagnant la charge de la colonne de secours, venue tirer d’un mauvais pas l’héroïque patrouille encerclée au fond d’un canyon.
L’Esclave de Rome (Sergio Grieco, 1960) est une sorte de western. Vision puérile de la Guerre des Gaules utilisée ici comme un cadre assez lointain…. Le portrait des Gaulois n’est pas très reluisant. Cette production est en fait un western à la sauce antique, les barbares des Gaules remplaçant ici les méchants Peaux-Rouges, les Romains l’US Cavalry et les mercenaires germains de César celui des scouts indiens. Mais le manichéisme est le même… La civilisation contre la barbarie.
Une séquelle de ce film, Seul contre Rome (Herbert Wise, 1962), image les exactions des Romains dans la cité vaincue
Fiche technique :
- Titre alternatif : L’Esclave de Rome (français) / Slave of Rome (États-Unis) / Slave warriors (États-Unis)
- Pays : Italie
- Durée : 1h38
- Genre : péplum
- Distribution : Rossana Podesta, Guy Madison, Mario Petri
- Société de production : Atlantica Cinematografica Produzione Films
1962 : Giulio Cesare, il conquistatore delle Gallie de Tanio Boccia




Histoire : En 54 avant n.-è., Jules César cherche à consolider sa position à Rome en réprimant une rébellion en Gaule menée par un chef de tribu nommé Vercingétorix. Vercingétorix a rallié de nombreuses tribus à sa cause, dont celle de la belle reine Astrid et d’autres qui avaient autrefois prêté allégeance à Rome. Au début, les choses vont mal pour les Romains, compliquées par le fait que Vercingétorix a capturé et torturé un centurion nommé Claudius Valerius qui est amoureux de la pupille de César, Publia, qui est également tombée aux mains de Vercingétorix. Finalement, une grande bataille opposant César à la Gaule rebelle décide du sort de toutes les personnes concernées.
Film de péplum à petit budget mais à l’allure épique qui commence par une intrigue de cour pleine de suspense alors que le sénat romain conspire contre César, et se termine par une séquence de bataille prévisible mais assez exaltante et spectaculaire. Péplum qui se distingue de beaucoup d’autres par la forte performance d’acteur de Cameron Mitchell, qui sous une perruque grise resplendit dans le rôle de César, particulièrement bien écrit (outre une motivation réelle, les scénaristes s’attache à montrer la complexité de cet homme puissant, parfois cruel, mais juste. En revanche, l’italianité du film renvoit les Gaulois à la caricature de barbares assoiffés de sang. Les seconds rôles sont solides, Rik Battaglia offrant à Mitchell un adversaire de taille crédible, humanisant Vercingétorix pour une faire un méchant sympathique.
Le film draine des réminiscences de l’entre-deux-guerres : c’est Astrid reine des Belges (ou des Suèves, mais qu’importe !), qui guide l’armée de secours, volant à la rescousse de son fiancé Vercingétorix, interprété par Rik Battaglia. Une flèche romaine fichée sous le sein gauche, la farouche amazone tombe devant un mont Auxois qui a singulièrement perdu de son relief. Mais lorsque le Gaulois rebelle vient faire sa soumission, Jules César, perché sur son cheval, ne lui répond même pas. Au contraire, il s’éloigne – tandis que se fait entendre, en voix off : «J’ai combattu. J’ai gagné. Mais je n’ai pas conquis l’âme des hommes, car elle est indomptable et aussi insaisissable que les nuages dans le ciel.» Dans le ciné-photoroman qui en fut tiré, César, bon bougre, pardonne et rend sa liberté au chef ennemi.
Vercingétorix y est présenté comme une grande brute lubrique, amoureux d’une jolie et niaise Romaine et délaissant pour cela son amante, la reine Astrid des Belges (mais oui !) qui est venue participer au combat. Alors que César, joué par un deuxième couteau du western, Cameron Mitchell, dicte doctement, entre deux assauts, ses Commentaires ! Sans commentaires.
A noter : c’est le seul film italien où apparaît le héros arverne.
Fiche technique :
- Titres alternatifs : Jules César, conquérant de la Gaule (France), Júlio César, Conquistador da Gália / Júlio César, O Conquistador (Brésil), Cesar, o Conquistador (Portugal), Cezar, osvajalec Galije (Slovénie ), Julio César, el conquistador de las Galias (Espagne), Büyük istila / Sezar Krallar Krali (Turquie), Caesar the Conqueror (Royaume-Uni, USA), Julius Cäsar, der Tyrann von Rom, Julius Cäsar, der Eroberer Galliens (Allemagne).
- Réalisateur : Amerigo Anton [= Tanio Boccia]
- Scénaristes : Gaio Giulio Cesare (livre « De Bello Gallico »), Arpad DeRiso (adaptation et scénario), Giovanni Scolaro (adaptation et scénario)
- Distribution : Cameron Mitchell, Rik Battaglia, Dominique Wilms
- Genre : Aventure, Biographie, Drame, Histoire, Guerre
- Pays : Italie
- Langue : Français
- Date de sortie : 27 septembre 1962 (Italie)
- Lieu de tournage : Studios Dino De Laurentiis Cinematografica, Rome, Lazio, Italie
1962 : Solo contro Roma de Luciano Ricci




Cette séquelle de L’Esclave de Rome imagine les exactions des Romains dans la cité d’Alésia vaincue.
Le consul roman Lucius Svetenius, après avoir conquis la ville d’Alesia, laisse la présidence de la ville au tribun Sylla.Ce dernier désobéissant au ordres reçus opprime la population et fait arrêter Goruk et sa sœur Fabiola ainsi que Brenno le fiancé de cette dernière. Brenno est envoyé combattre dans l’arène…
Fiche technique :
- Titres alternatifs : Seul contre Rome
- Réalisateur : Herbert Wise [= Luciano Ricci]
- Scénaristes : Gaio Giulio Cesare (livre « De Bello Gallico »), Arpad DeRiso (adaptation et scénario), Giovanni Scolaro (adaptation et scénario)
- Distribution : Cameron Mitchell, Rik Battaglia, Dominique Wilms
- Genre : Aventure, Biographie, Drame, Histoire, Guerre
- Pays : Italie
- Langue : Français
- Date de sortie : 27 septembre 1962 (Italie)
- Lieu de tournage : Studios Dino De Laurentiis Cinematografica, Rome, Lazio, Italie
1963 : Brenno il nemico di Roma de Giacomo Gentilomo




En 390, Brennus, chef d’une tribu gauloise, envahit l’Etrurie et s’empare de Clusium. Nissia, une jeune vestale, et la force à l’épouser. Brennus attaque Rome et les défenseurs s’enferment dans la forteresse du Capitole. Fabius, le fiancé de Nissia, parvient à sortir de Rome par des souterrains secrets et s’en va avertir de la situation Camille, un valeureux guerrier, que la politique avait éloigné de Rome. Camille et ses troupes chassent les barbares de la ville et Fabius tue Brennus dans un combat singulier[
Le terrible Brennus, malgré les oies du Capitole, remplace le fameux « Vae Victis », par un plus vulgaire : « Il vous reste les yeux pour pleurer » !
Fiche technique :
- Titres alternatifs : Breno le tyran (France)
- Genre : Historique
- Pays : Italie
- Réalisateur : Giacomo Gentilomo (ou Luigi Mondelo ?)
- Scénaristes : Arpad De Riso et Giovanni Scolaro
- Dialogue : Adriano Bolzoni
- Montage : Gino Talamo
- Distribution :
- Genre : Historique
- Format : Couleurs – 2,35:1 – Mono
- Durée : 95 minutes
- Date de sortie : 1963
- Distribution : Gordon Mitchell (Brenno), Tony Kendall (Quintus Fabius Ambustus), Ursula Davis (Nissia), Massimo Serato (Marcus Furius Camillus), Margherita Girelli (Catulla), Pietro Tordi (Vaxo), Erno Crisa (Decio Vatinio), Carla Calò, Nerio Bernardi, Andrea Aureli
1965 : I giganti di Roma de Antonio Margheriti



César rencontre des difficultés dans la conquête de la Gaule. Par ses espions, il vient d’apprendre que les Gaulois viennent de mettre au point, grâce à leurs Druides, une redoutable arme de guerre. Il faut absolument la découvrir et la détruire. Il choisit quatre de ses meilleurs soldats : un «Hercule», un lanceur de couteaux et deux autres solides gaillards.
Avec Fort Alésia/Les Géants de Rome (Anthony Dawson [= Antonio Margheriti], 1963), on avait plutôt droit à un remake « à l’antique » des Canons de Navarone en péplum. Un commando de légionnaires romains doit réduire au silence une catapulte géante actionnée par des «druides-artilleurs», dont le tir meurtrier et efficace interdit à César l’accès d’une des vallées autour d’Alésia.
Fiche technique :
- Titres alternatifs : Fort Alésia (France)
- Genre : Fiction ; Aventure ; Péplum
- Pays : France, Italie
- Réalisateur : Antony Dawson [= Antonio Margheriti]
- Scénaristes : Ernesto Gastaldi, Luciano Martino et Arlette Combret
- Directeur de la photo : Fausto Zuccoli
- Musique : Carlo Rustichelli
- Décors : Jean-Paul Coutan-Laboureur
- Durée : 90 minutes
- Format de production : 2,35 :1 – Couleur – Scope – Son mono
- Date de sortie : 28 juin 1965 (France)
- Distribution : Richard Harrison (Claude Marcellus) ; Wandisa Guida (Livilla) ; Ettore Manni (Castor) ; Philippe Hersent (Druse) ; Ralph Hudson (Germanicus) ; Nicole Tessier (Edua) ; Goffredo Unger (Varo) ; Renato Baldini (le grand druide) ; Piero Lulli (Pompée) ; Alessandro Sperli (Jules César) ; Renato Montalbano (un senateur) ; Claudio Scarchilli (un romain) ; Alberto Dell’Acqua (Valerio) ; Gianni Solaro (Cicéron) ; Fedele Gentile (Labienus) ; Aldo Cecconi (Briano, le chef gaulois) ; Mario Ghignone (le surveillant du camp)
- Société de production : Radius Production ; Devon Film (étranger) ; Europrodis (France)
- Coproducteur : Georges Combret
- Producteurs étrangers : Mino Loy, Luciano Martino
1967 : Deux Romains en Gaule de Pierre Tchernia
Nous sommes du temps de l’ORTF. En 1967, le réalisateur Pierre Tchernia décide d’adapter pour la première fois à la télévision française l’univers d’Astérix et Obélix. Le titre : Deux Romains en Gaule. Diffusé le 25 février 1967, ce téléfilm est directement inspiré du premier tome d’Astérix, et contient surtout la première apparition des deux Gaulois, au cinéma. Tchernia était un ami des deux auteurs, et s’est de nombreuses fois retrouvé caricaturé dans la BD.
Le film relate les aventures d’un petit garçon, Antoine, entré dans le monde de l’Antiquité en étudiant sa leçon d’histoire et de deux Romains, TICKETBUS et PROSPECTUS, qui préfèrent délaisser leur vie de légionnaires et découvrir ainsi le mode de vie des Gaulois.
Une histoire inédite de deux légionnaires, Prospectus et Ticketbus, joués par un célèbre duo comique, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault ! Et à leurs côtés, un casting 5 étoiles : autour du duo comique Roger Pierre et Jean-Marc Thibaut, Pierre Mondy, Jean Bellanger, Moustache, Pierre Tornade, Jean-Yanne… Il y a même Lino Ventura qui fait de la figuration. René Goscinny et Albert Uderzo y font les premiers caméo de l’histoire du cinéma français : le premier campe le rôle d’un tavernier, le second d’un artiste de rue.



Particularité de ce téléfilm : Astérix et Obélix sont bien présents mais sous forme… animée ! En effet, Antoine rencontre Astérix, sous cette forme dessinée, qui lui explique certaines particularités de la vie à Lutèce. C’est la première fois qu’ils apparaissent de cette manière.
Pour en savoir plus : http://php88.free.fr/bdff/image_film.php?ID=12416

Fiche technique :
- Téléfilm
- Réalisateur : Pierre Tchernia
- Date de première diffusion : 25 février 1967
- Pays : France
- Durée : 1h00
- Genre : péplum
- Distribution : Rossana Podesta, Guy Madison, Mario Petri
- Société de production : Atlantica Cinematografica Produzione Films
Cyrille Chaigneau pour Les Vaisseaux de Pierres
(avec l’aide du professeur Reiner Wels, historien du cinéma à l’université de Leiden – Pays-Bas)
Bibliographie :
- Anonyme 1909. « L’Apôtre des Gaules », in : Ciné-Journal, l’organe hebdomadaire de l’industrie cinématographique, 2ème année, n° 33, 3-9 avril 1909, p. 8-9, 12.
- Aziza C., 2018. “Antiquités Parallèles (9). « Les Gaulois sont dans la plaine »”, in : Anabases, 28, 2018, p. 309-312.
- Bantcheva D., 2008. René Clément, Éditions du Revif, 2008.
- Bousquet H., 1994-2004. Catalogue Pathé des années 1896 à 1914. Bures-sur-Yvette : éditions Henri Bousquet, 1994-2004… / Fondation Jérôme Seydoux Pathé.
- Chirat R., Le Roy E., 1995. Catalogue des films français de fiction de 1908 à 1918. Paris : Cinémathèque française, musée du cinéma, 1995.
- Dumont H., 2009. L’antiquité au cinéma. Vérités, légendes et manipulations, préface Jean Tulard. Nouveau monde édition / Lausanne : Cinémathèque suisse, 2009, p. 306
- Ferenczi A., 2011. « Le goût du navet », dans : Les Gaulois une passion magique. Télérama hors série, n° 174, octobre 2011.- p. 76-81, 1 photo. n.b., 6 photos. coul.
- Loné E., 1994. « La production Lux (1906-1913) », in : 1895, revue d’histoire du cinéma, 1994, 16, p. 59-76, 1 fig.
- Cândido de Faria, 1849-1911: un maître de l’affiche, Le Chesnay (50 rue Moxouris, 78150), 1999. Éd. commémorative du 150e anniversaire de la naissance de Cândido de Faria.
- Goscinny et le cinéma : Astérix, Lucky Luke & Cie, catalogue de l’exposition à la Cinémathèque française, éditions Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2017
Webographie
- Le site de la Fondation René Clément : https://fondationreneclement.fr
- https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/asterix-obelix-tchernia-cinema-dessin-film
- https://www.hervedumont.ch/L_ANTIQUITE_AU_CINEMA/files/assets/basic-html/page360.html
Notes
- http://php88.free.fr/bdff/image_film.php?ID=11974&p=film ↩︎
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Vercing%C3%A9torix_:_La_L%C3%A9gende_du_druide_roi ↩︎
- https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr/la-cantatrice-et-les-megalithes-norma-de-bellini/ ↩︎
- https://grimh.org/index.php?option=com_content&view=article&layout=edit&id=4148&Itemid=676&lang=fr ↩︎
- https://archive.org/details/cinejanju02gdur/page/n279/mode/2up ↩︎
- https://archive.org/details/cinejanju02gdur/page/n281/mode/2up ↩︎
- Nous remercions le professeur Reinier Wels, historien du cinéma à l’université de Leiden (Pays-Bas) pour les informations complémentaire qu’il a bien voulu nous transmettre. ↩︎
- https://archive.org/details/moviwor04chal/page/n429/mode/2up ↩︎
- Frédéric Zarch, Catalogue des films projetés à Saint-Étienne avant la première guerre mondiale, Université de Saint-Etienne, 2000, p. 109 ↩︎
- https://en.wikipedia.org/wiki/C%C3%A2ndido_de_Faria ↩︎
- Nous remercions le professeur Reinier Wels, historien du cinéma à l’université de Leiden (Pays-Bas) pour les informations complémentaire qu’il a bien voulu nous transmettre. ↩︎
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6408564s/f2.item ↩︎
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6404278j ↩︎
- https://w0rld.tv/person/4631609 / https://cths.fr/an/savant.php?id=120061 ↩︎
- https://www.auctionartparis.com/catalogue/101007? ↩︎
- Voir le texte de Frédéric Bonneau dans : Goscinny et le cinéma : Astérix, Lucky Luke & Cie, https://www.cinematheque.fr/henri/film/47701-cesar-chez-les-gaulois-rene-clement-1931/ ↩︎
Pour citer cet article : Chaigneau C., 2023. « Cinéma et mégalithes (5) : des Gaulois, des druides, des dolmens et des menhirs au cinéma », in : Les Vaisseaux de Pierres. Exploration des imaginaires autour et sur les mégalithes de Carnac et d’ailleurs, mis en ligne le 12 février 2023, modifié le 6 avril 2024.- https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr/, consulté le : …
C’est vraiment dommage, à en juger par cette vue, ce film devait être un grand moment d’histoire !
Ce qui est intéressant, c’est que les monuments mégalithiques font alors partie de l’imaginaire collectif en France, et le cinéma naissant va surfer sur ces images iconiques de la culture populaire. Les spectateur ne sont pas surpris. Ils découvrent en mouvement ce que les lithographies, la presse illustrée, les chromos publicitaire montrent déjà depuis déjà 70 ans.
Le Cinéma Rex de Carnac n’a plus qu’à faire son choix dans la liste pour la programmation de cet été. J’adorerais voir le film de Méliès dans une vrai salle de cinéma, avec un orchestre comme à l’époque.
Bonjour. Heureux d’apprendre que nous sommes lu par du beau monde ! Malheureusement, pour ce qui concerne, le film de Méliès, il est réputé aujourd’hui perdu. Mais si vous souhaitez mettre en place une séance ‘Cinéma et mégalithes », il existe plein de très belles choses à programmer. Si vous souhaitez que l’on en parle, ce sera avec grand plaisir. Cyrille.