Cinéma et mégalithes : The Wicker Man de Robin Hardy

  • Dernière modification de la publication :18 novembre 2023
  • Post category:Cinéma
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A bord des “Vaisseaux de Pierres” nous explorons la place des monuments mégalithiques dans tous les champs artistiques possibles : la peinture et les beaux arts en général, la bande-dessinée, la littérature, le jeu, la poésie, la publicité, etc… et bien sûr le cinéma…

Sorti en 1973, ce thriller policier, fantastique et érotique, réalisé par Robin Hardy (assisté de Jake Wright), est un film incontournable du cinéma fantastique britannique, aujourd’hui devenu culte tant par le sujet, que l’interprétation magistrale de ces acteurs principaux (Christopher Lee et Edward Woodward) ou encore par la bande son psychedelic folk de Paul Giovanni.

C’est Anthony Shaffer qui signe le scénario de The Wicker Man, d’après la nouvelle de David Pinner : Ritual, scénario pensé avec Christopher Lee et écrit pour Christopher Lee. Pour info, le monsieur n’est autre que le scénariste du Frenzy de Alfred Hitchcock.

L’histoire ? Le sergent Neil Howie (Edward Woodward) est appelé à enquêter sur la disparition d’une jeune fille, Rowan Morrison, sur l’île écossaise reculée de Summerisle (île imaginaire située dans l’archipel des Hébrides). Chrétien intégriste, Howie est vite choqué par les mœurs très libres des habitants, pratiquants du paganisme néo-celtique. A mesure qu’il se heurte au silence conspirateur des îliens et de leur seigneur, l’énigmatique Lord Summerisle (Christopher Lee), Howie en vient à soupçonner le pire. Et si Rowan avait été assassinée ? .Je ne vous en dirai pas plus… Il faut le voir… Chef-d’œuvre absolu.

Nous voulions faire un film d’anti-horreur” disait Robin Hardy. L’expression est étrange mais caractérise parfaitement The Wicker Man. Son statut d’OVNI culte mérité doit autant à ses qualités filmiques qu’à sa “légende” où se mêlent rumeurs et anecdotes étranges. Rod Stewart (le chanteur) aurait-il vraiment cherché à en racheter toutes les copies pour cacher aux yeux du monde la plastique exposée de sa compagne Britt Ekland (la future James Bond Girl) ? Une chose est certaine : le négatif original a été égaré et littéralement enterré.

L’homme d’osier brûlé, le Wicker Man du titre, a-t-il autrement existé que dans un récit de Jules César ? Ce film est-il responsable d’un renouveau néo-païen en Grande-Bretagne ? Ce qui est revanche certain, c’est que Christopher Lee le considère comme son meilleur film.

Si un critique a pu le qualifier de “Citizen Kane des films d’horreur“, The Wicker Man est un film minimaliste, davantage horrifique dans son ton que dans sa forme. C’est aussi une comédie musicale faussement bucolique, un conte cruel symbolique, un manifeste post-hippie et un cours de religions comparées. Oui, tout cela en même temps ! Thriller symbolique et faussement lumineux, The Wicker Man mérite amplement son statut d’objet étrange et déconcertant. Pour citer Lord Summerisle dans le film, “il est temps pour vous de rejoindre l’Homme d’Osier” !

Cyrille Chaigneau pour Les Vaisseaux de Pierres

ATTENTION : Ne pas confondre le chef d’œuvre de 1973 avec le remake de 2006, sombre bouse commise par Neil LaBute avec Nicolas Cage dans le rôle principal.

ATTENTION 2 : Pour la petite histoire, le film a inspiré une chanson du même titre au groupe britannique Iron Maiden, pas un chef d’œuvre… ça reste du Iron Maiden (non, faut pas taper, j’ai des lunettes !!!) ! mais le clip est plutôt sympa.

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