Le coin du collectionneur : les ex-libris mégalithiques
Il fut une attitude d’un autre temps où le livre était un objet respecté, adoré, sacralisé, possédé, où le partage des savoirs, imaginaires, émotions, passions, intelligences se faisait sur le temps long de la lecture… celle d’y apposer un ex-libris, attitude qui touche à l’intimité de la relation au livre…
Un ex-libris, substantif issu de la locution latine ex libris meis que l’on peut traduire par : “faisant partie de mes livres”, est une marque d’appartenance que l’on appose à l’intérieur d’un livre pour en affirmer nommément la propriété.
À partir de la fin du 15ème siècle, en Europe, l’ex-libris prend la forme d’une gravure, tirée à part, et traditionnellement issue de la taille douce. Elle peut mentionner éventuellement le nom du propriétaire, ses armes, sa devise ou divers symboles et motifs de son choix.
Il s’agit donc d’une gravure personnalisée qu’un collectionneur ou bibliophile colle sur le contre-plat (l’intérieur de la couverture) ou sur la page de garde de ses livres, comme marque d’appartenance.
Par extension, on nomme parfois ex-libris manuscrit la mention à la main du nom du propriétaire du livre, même si l’on préfère parler plutôt dans ce cas de marque de possession.
Les tampons encreurs, et autres cachets à l’encre directement tamponnés sur les ouvrages ne sont pas considérés comme des ex-libris par les bibliophiles puisqu’ils dégradent les ouvrages et leur font perdre toute valeur marchande, d’où leur emploi par les bibliothèques publiques, pour dissuader les vols.
Les ex-libris ont connu un nouvel essor au 19ème siècle, avec le développement de la bibliophilie dans le sillage de l’écrivain et romancier français Charles Nodier (1780-1844). Des bibliophiles ne disposant pas d’armoiries se font alors graver des ex-libris avec des motifs artistiques, de fantaisie ou des symboles représentant leurs goûts ou leur identité. Toujours gravé principalement au burin, l’ex-libris se diversifie donc au-delà de l’héraldique. Plusieurs bibliophiles font dessiner leur ex-libris par des artistes en vogue, pour ensuite les donner à graver à un graveur spécialisé.
L’élément graphique principal d’un ex-libris est généralement soit le blason du propriétaire, timbré ou non, soit un dessin allégorique ou symbolique. L’ex-libris comporte aussi, le plus souvent, le nom ou, parfois, les initiales du propriétaire ; il peut aussi être signé par l’auteur du dessin et/ou de la gravure. Un ex-libris peut comporter une devise ou une citation chère au propriétaire du livre, ou sa fonction, ou ses titres.
Petit florilège d’ex-libris montrant des monuments mégalithiques
Cyrille Chaigneau pour Les Vaisseaux de Pierres
Bibliographie
- Meyer-Noirel G., 1989. L‘ex-libris. Histoire, art, techniques. Paris, Picard, 1989. 264 p., ill.
- Poulet-Malassis A., 1875. Les Ex-libris français depuis leur origine jusqu’à nos jours, 1875.
- GMN. Répertoire général des ex-libris français : L1164
- Catalogue de l’œuvre de Henry-André in E.L.F. n°246-251
Pour citer cet article : Chaigneau C., 2024. Le coin du collectionneur : les ex-libris mégalithiques. In : Les Vaisseaux de Pierres. Exploration des imaginaires autour et sur les mégalithes de Carnac et d’ailleurs, mis en ligne le 9 mars 2024.- https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr/, consulté le : …